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Accueil du colonel Mamadi Doumbouya à Conakry : quand la junte enterre définitivement l’interdiction de manifester

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Plus rien ne justifie désormais l’interdiction générale et absolue des manifestations dans les rues et sur les places publiques en Guinée.

Pour rappel, dans un communiqué du 13 mai 2022, le CNRD décrétait : “Toutes les manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme, sont interdites pour l’instant jusqu’à la période de campagnes électorales. »

Cette décision d’interdiction, illégale et arbitraire, qui intervenait en violation de tous les engagements nationaux et internationaux de la Guinée, a été dénoncée tous azimuts, y compris par le Haut-Commissariat des Nations unies qui appela la junte à la lever mais sans succès .

La politique du deux poids deux mesures s’est manifestée éloquemment ce samedi 23 septembre 2023 lorsque la junte a décidé, summum de la personnalisation du pouvoir, de la démagogie et du populisme, de réquisitionner toute l’administration publique comme en témoigne un communiqué signé par la primature.

Cet appel à l’ensemble du personnel des différents départements ministériels rappelle curieusement les pratiques du passé avec lesquelles la junte entendait rompre.

À l’aéroport de Conakry et ses alentours, ont été postés des forces de l’ordre et des pseudos manifestants soi-disant pro-junte triés sur le volet et dont la plupart ont été mobilisés à grands renforts d’argent public distribué bien en amont pour accueillir le prétendu
héros qui aura réussi l’exploit d’infliger l’humiliation suprême au peuple de Guinée à la tribune des Nations Unies.

Ces pratiques du passé refont donc surface de plus belle alors que se tient le procès du 28 septembre et tous les funestes enseignements qui peuvent en être tirés par la présente junte.

Comble de cynisme, c’est au nom de cette interdiction de manifester doublée d’une répression insoutenable de barbarie que sont morts trente jeunes guinéens.

La machine infernale de la corruption a largement tourné sur fonds de dilapidation de nos deniers publics à l’heure où les Guinéens se serrent la ceinture.

Mais nul n’est dupe !

Si on peut autoriser une certaine catégorie de Guinéens à se mobiliser pour accueillir le colonel putschiste du 5 septembre 2021, cela est un quitus et une preuve éloquente qu’on est tout aussi disposé à laisser l’autre catégorie de Guinéens s’exprimer.

La mobilisation de cette catégorie à qui il est interdit toute forme de manifestation et opposé une répression meurtrière ne faiblira pas face à l’imposture érigée en refondation.

Plus rien et plus personne ne saurait dorénavant empêcher l’expression démocratique dont l’un des moyens les plus usuels est la manifestation dans les rues et sur les places publiques.

Les intentions sont désormais connues et chaque action vers le chemin périlleux de la confiscation du pouvoir se verra opposer une réaction ferme de la part de la majorité des guinéens attachée à la démocratie et à l’Etat de droit.

Déterminées à jamais, l’UFDG et l’ANAD useront, pour leur part, de tous les moyens légaux et républicains, pour que triomphent la démocratie et l’Etat de droit en cette période décisive où l’histoire semble inlassablement se répéter.

L’imposture sera vaincue !

Souleymane Souza KONATE, Président de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller chargé de Communication de CELLOU DALEIN DIALLO.

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