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Guinée : le dossier des opposants en détention face à plusieurs incertitudes

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La paralysie du système judiciaire, liée à une grève depuis trois semaines par les huissiers et avocats, rend le dossier des opposants au 3e mandat très incertain.

Depuis la présidentielle d’octobre qui a marqué la réélection d’Alpha Condé pour un 3e mandat, plusieurs centaines de personnes sont en détention. Parmi eux, une dizaine de cadres de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition, sont poursuivis pour « fabrication et détention illégale d’armes de guerre» et « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Après six mois de détention préventive, leurs dossiers n’ont toujours pas été renvoyés devant un juge d’instruction.

Ce dossier se heurte à une double incertitude. Incertitude d’abord sur les procédures. Le collectif d’avocats des opposants affirme rencontrer de nombreux obstacles : manque d’information, accès difficile à leurs clients, non-assistance aux auditions… Pour Me Thierno Souleymane Dramé, le dossier d’accusation est vide.

« Depuis le début de la procédure jusqu’à ce stade, il n’y a pas eu la présentation d’une preuve quelconque pour démontrer la culpabilité d’un seul des prévenus. On parle de fabrication d’armes, de détention de munitions. Dans une procédure normale, dès l’arrestation de la personne concernée, on doit présenter les armes et les munitions saisies. Mais il n’y jamais eu la présentation d‘une preuve quelconque contre les prévenus. »

Autre incertitude, l’état de santé des prévenus : certains sont malades et d’autres ont contracté le Covid-19. Le ministère de la Justice a à plusieurs reprises, assuré que tous les détenus malades bénéficient d’une assistance médicale. Parmi eux figurent Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Ibrahima Cherif Bah, le vice-président de l’UFDG. Tous deux sont soignés à l’hôpital Ignace Deen.

De son côté, Tibou Kamara, le porte-parole du gouvernement, précise que « parmi les 80 personnes inculpées », « 49 accusés sont renvoyés devant le tribunal en vue d’un jugement », une fois que les tribunaux auront repris leurs activités.

RFI

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