Habib Marouane Camara: Otage dnun régime qui étouffe la liberté de la presse en Guinée

Dans une République digne de ce nom, la liberté d’expression et de la presse constitue un pilier fondamental. Pourtant, en Guinée, ce droit essentiel est gravement menacé, comme en témoigne le dernier classement de Reporters Sans Frontières, qui place le pays parmi les derniers dans le monde : 103e État liberticide sur 180. En 2024, il occupait encore la 78e place sur la liste noire de RSF. Autrement dit, le CNRD vient de battre son propre record de bourreau de la presse et de la démocratie, avec 25 paliers franchis en seulement une année. Un recul démocratique sans précédent. Nous sommes au pays de nulle part.

L’enlèvement de Habib Marouane Camara, journaliste d’investigation reconnu pour son courage à dénoncer la corruption, les détournements de fonds publics, l’enrichissement illicite et les manipulations ethniques, illustre tragiquement cette situation alarmante. Il paie le prix fort de son engagement pour la vérité.

Ce combat pour la liberté de la presse est l’affaire de tous les citoyens. Lorsque la presse est réduite au silence, c’est la société entière qui est privée d’informations cruciales. Nos divisions internes — qu’il s’agisse du manque de solidarité, de l’ethnicisme ou des intérêts corporatistes — fragilisent notre résistance et favorisent l’oppression.

Face à cette régression, j’affirme mon soutien total aux professionnels des médias qui, au péril de leur liberté et de leur vie, s’efforcent quotidiennement de défendre la vérité. Ils sont les gardiens de notre démocratie.

Le CNRD ne tirera aucune gloire de cette atteinte aux libertés fondamentales et en assumera la pleine responsabilité devant l’histoire. Qu’il soit clair que le peuple de Guinée a toujours eu le dernier mot. Comme à chaque tournant de l’histoire, il finira par réaffirmer sa primauté et extirper de ses rangs l’ennemi intérieur.

 

Souleymane Souza KONATÉ, Coordinateur de la Cellule de Communication de l’UFDG

Président de la Commission Communication de l’ANAD.