La Russie a lancé ses livraisons de céréales gratuites à l’Afrique

La Russie a débuté des livraisons de céréales gratuites promises par Vladimir Poutine à plusieurs pays africains, en commençant par la Somalie et le Burkina Faso, a indiqué vendredi le ministre russe de l’Agriculture.

« Les deux premiers navires, 25.000 tonnes chacun à destination de la Somalie et du Burkina Faso, sont déjà partis de ports russes, nous attendons leur arrivée fin novembre, début décembre », a déclaré Dmitri Patrouchev.

« Des navires pour la Centrafrique, le Zimbabwe, le Mali et l’Érythrée chargés de blé seront envoyés vers ces pays prochainement, avant la fin de l’année », a-t-il poursuivi, cité dans un communiqué de son ministère publié sur Telegram. En tout, il a promis que Moscou enverrait gratuitement « jusqu’à 200.000 tonnes de blé russe » à des pays africains d’ici Nouvel an.

Le président russe Vladimir Poutine avait assuré mi-octobre que la Russie conservait un « potentiel très élevé » d’exportations de céréales malgré les sanctions occidentales prises pour punir l’attaque contre l’Ukraine de février 2022.

Cet été, il avait annoncé que la Russie allait livrer des céréales gratuites à ces six pays africains (Mali, Burkina Faso, Centrafrique, Erythrée, Zimbabwe, Somalie) au moment où Moscou chercher à ancrer son influence en Afrique, en se posant comme un rempart contre le néocolonialisme supposé des Occidentaux.

Parallèlement, Moscou affirme que l’exportation sur le marché international de ses produits agricoles et engrais est entravée par les sanctions occidentales, portant atteinte à la sécurité alimentaire des plus pauvres. Mais la Russie s’efforce aussi d’empêcher l’Ukraine, une autre grande puissance agricole, d’exporter sa production céréalière.

Le Kremlin a ainsi quitté en juillet l’accord céréalier négocié sous l’égide de la Turquie et de l’ONU à l’été 2022 et qui visait à permettre les exportations céréalières ukrainiennes via la mer Noire. L’armée russe bombarde aussi régulièrement les ports ukrainiens, mais Kiev a réussi à mettre en place un premier couloir maritime que la Russie n’est pas parvenue à bloquer.

AFP