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Une victime raconte : « La police a déplacé des loubards de Matoto, venus nous agresser chez nous »

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Ces propos sont tenus, par un citoyen, enseignant à la retraite, domicilié à Nasroullaye, quartier se trouvant aux abords de l’Axe Hamdallaye-Kagbelen,  dans la commune de Ratoma.  Interrogé par nos confrères d’Africaguinee.com, Elhadj Abdoul Rahim Diallo explique comment lui et les siens ont subi des exactions (bastonnade des femmes, échoppes vandalisées puis incendiées) de la part des policiers appuyés par des contre-manifestants, venus d’une autre commune, Matoto. Ce fonctionnaire à la retraite indexe les agents du CMIS de Cosa et ceux du Commissariat de Nongo et affirme déjà qu’il portera plainte.

Son interview réalisée par Africaguinee

Des kiosques vidés de leur contenu

« Le jeudi 28 juillet, ils sont venus défoncer les kiosques qu’on avait aux alentours de la maison dont un kiosque d’alimentation générale, un autre de vente de matériels électriques et un salon de coiffure. Ils ont emporté tous ce qu’il y avait là-dans. Ils sont venus au moment de la prière de crépuscule, on priait. On avait d’ailleurs interrompu la prière pour aider les jeunes du quartier à les pourchasser. C’était des loubards venus de la commune de Matoto appuyés par des policiers qui nous ont attaqués. Mais avec la patrouille militaire, nous avons eu l’accalmie toute la nuit jusqu’à la prière de vendredi 29 juillet. 

Pendant qu’on était à la prière, des jeunes sont venus ériger des barricades pour barrer la route aux policiers qui les pourchassaient. Malheureusement, ces barricades sont érigées en face de mon domicile. Les policiers étaient à l’affût.  Ils ont tiré une pluie de gaz lacrymogène, chassé les enfants. Ensuite, ils sont venus nous tomber dessus. Ils ont tiré les portails, cassé des vitres, jeté des pierres sur la concession. Mais ils n’ont pas pu pénétrer dans la concession. 

Deux femmes copieusement bastonnées

Il y avait deux femmes qui étaient aux abords du portail qui étaient sorties protester contre l’attitude des policiers. Ils les ont sérieusement bastonnées, il y a des contusions sur leurs corps. C’est dans ce brouhaha qu’ils ont mis le feu dans le kiosque d’alimentation générale qu’ils avaient vandalisé la veille. Ce feu a pris une telle intensité que toute la maison était en fumée. Nous avons pensé qu’il y avait du feu sur le toit. Mais heureusement le feu s’est limité dans le kiosque. Nous avons réussi à maîtriser les flammes.

Ils tiraient à balles réelles

J’ai plus de 20 personnes dans ma maison dont des petits enfants. On a été vraiment traumatisé. Mais grâce au voisinage, on a réussi à maîtriser le feu. Malgré tout ils (les policiers, ndlr) ont continué à jeter du gaz lacrymogène. Des badauds qui étaient avec eux sont venus s’attaquer à une autre concession voisine à la mienne. Ils ont brisé des vitres des maisons avoisinantes. Les policiers tiraient à balles réelles. C’est avec l’arrivée des militaires que le calme est revenu vers 19h 30« .

 

 

Vers une plainte contre ces agents et leurs complices

« Ce n’est pas exclu que nous portions plainte parce que les policiers qui devaient nous défendre, ce sont eux qui ont payé des loubars pour venir nous agresser. C’est des gens que nous connaissons ici. C’est la CMIS de Cosa et des agents du commissariat central de Nongo. Nous sommes en train de réunir les documents.

Si ça continue comme ça, je ne sais pas comment nous allons faire, où est-ce qu’on va vivre ? On n’a pas où aller. Nous ne faisons rien, ce sont des jeunes qui viennent d’ailleurs qui envahissent la route. La police qui devait nous protéger arme des loubars pour venir nous agresser et piller nos biens »

Ses souhaits

« Nous souhaitons qu’il y ait entente, dialogue entre les parties et qu’on arrête ces mouvements parce qu’à chaque fois qu’il y a manifestation, nous sommes victimes. Nous ne pouvons pas dormir et nous ne pouvons absolument rien faire. Donc, nous souhaitons que les autorités trouvent une solution heureuse à cette situation malheureuse.

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