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Les secrets du succès de Bob Marley et les Wailers

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11 mai 1981-11 mai 2020. 39 ans après la disparition de celui que la planète entière considère comme le ‘’Pape’’ du reggae, Top Visages Live revient sur Bob Marley, son groupe The Wailers et ce qui a fait la différence dans leur musique.

En effet, Bob Marley et les Wailers ont réalisé et laissé au monde une musique exceptionnelle, immortelle. Une façon de faire du reggae unique. Un jeu musical particulier qui a fait du reggae des Waillers une marque déposée.

En révolutionnant la manière de jouer le reggae, ils ont porté cette musique à son plus haut sommet. Et même temps, ils ont fait converger les projecteurs du monde sur la Jamaïque jusque-là ignorée. Même si la critique des puristes du reggae les avait accusés (entre-temps) de trahison de l’esprit roots, toutes les critiques se sont vite tues à partir du moment où Bob Marley avait réussi à faire de la Jamaïque le centre du monde.

Un des secrets du reggae des Wailers, c’est que Bob a su adapter cette musique au public rock. Soutenu par son producteur Chris Blackwell qui voulait donner une dimension internationale à ce reggae.

En 1972, alors qu’ils ne sont encore que trois, Marley, Tosh et Bunny Wailer, Blackwell leur remet 4.000 dollars (environ 2 millions de francs cfa) et leur demande de faire un album. «Chris Blackwell se demandait si on allait revenir avec un album comme prévu. Il pensait qu’on allait se barrer avec les 4.000 dollars. Pour lui prouver que nous n’étions pas ce genre de mecs, on a enregistré en un temps record», raconte Bunny Wailer dans le documentaire Classic Album ‘’Catch A Fire’’.

Après écoute de l’album, Chris Blackwell fait appel à des musiciens rock et soul. Il fait venir notamment le guitariste Wayne Perkins du studio Muscle Shoals spécialisé dans la soul, ainsi que le claviériste John Douglas dit ‘’Rabbit’’ Bundrick qui jouait avec des groupes rock. A ces deux hommes, il joint également l’ingénieur de son, l’Anglais Tony Platt (Il travaillait lui aussi avec des groupes rock dont AC/DC).

Ces gars vont apporter des sons et des éléments rock au reggae des Wailers. Entre autres, des solos de guitare grattée façon wah-wah, un peu plus de volume aux nappes d’orgues. Evidemment, Bob Marley est au contrôle de tout ça. C’est lui qui dirige les séances au studios.

«Sur les enregistrements originaux, Bob et Peter (Tosh) marquaient le temps de manière très saccadée à la guitare. Ça faisait “tchak-tchak, tchak-tchak”, se souvient Rabbit Bundrick. J’ai commencé à jouer pas mal de notes à l’orgue, quelque chose d’assez bluesy, et il m’a dit: “Non, tu te compliques trop, regarde.” Et sans faire attention à quelles notes il jouait, il s’est mis à taper sur les touches en suivant le même rythme que la guitare. Il se servait de l’
orgue comme d’une percussion, pas comme un orgue, il s’en foutait de ce que c’était.»

Au bout de ces longues séances de travail va naître un son nouveau, le son des Wailers. Il en résulte quelques mois plus tard, en décembre 1972, l’album Catch A Fire. Mais, même si le son est né, pour le faire vivre, le reggae de Bob avait besoin d’être joué par d’excellents musiciens. Et de préférence des Jamaïcains. Pour en garder toute sa quintessence.

Arrivent alors de jeunes musiciens dont Alva Lewis, Junior Marvin, Al Anderson. Et un peu plus tard les frères Barrett, transfuges du groupe The Upsetters.

La sortie de l’album Live !, le 5 décembre 1975, marque l’identité de la musique des Wailers avec notamment la version live de No Woman No Cry qui continue encore aujourd’hui d’écrire la légende de Bob Marley, sur les platines et dans toutes les mémoires.

Une autre clé du succès du groupe, c’est l’immense talent, le génie et la très forte personnalité de Bob Marley. Un leader authentique. Face à un tel charisme, il était difficile pour Peter Tosh et Bunny Wailer de se faire une place. D’ailleurs, les deux hommes ont dû quitter très tôt le groupe en 1973 et 1974, mettant ainsi fin aux problèmes d’égos au sein des Wailers. Après ces deux départs, le groupe a trouvé une meilleure cohésion autour de son leader.

Enfin, l’autre secret de la musique des Wailers réside dans le jeu de son batteur, Carlton  »Carly » Barrett. Une façon de jouer particulière qui constituait aussi un label du groupe. Un style pondéré, mais en même temps cette fougue contenue qui fait qu’on attend toujours une suite, une explosion de la caisse claire jusqu’au bout. Comme dans In This Love, par exemple. (Voir la vidéo ci-dessous)

R. Jordan/Topvisages.net

 

 

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