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Diallo Souleymane patron du Lynx FM placé sous contrôle judiciaire

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Ce lundi 19 août, le DG de la radio Lynx Fm, Boubacar Diallo a répondu à la convocation de la DPJ et a été longuement entendu. L’affaire déférée au Tribunal de Kaloum, en lieu et place du DG de la radio libre, c’est le PDG du Groupe Le Lynx-la Lance qui a été auditionné par le juge d’instruction. Au terme de l’audition, ce dernier a placé Diallo Souleymane sous contrôle judiciaire avec obligation de se pointer au tribunal, tous les mercredis et tous les vendredis.

 Il est poursuivi pour complicité de production, diffusion de données de nature à troubler la sécurité publique, à porter atteinte à l’honneur et à la dignité.

Une situation qui inquiète sa défense. L’un des membres du collectif des avocats de Diallo Souleymane, en l’occurrence Me Mohamed Traoré ex-bâtonnier de Guinée déclare à la sortie du tribunal : « Je vais dire que la situation n’est pas aussi simple qu’on le pense. Aujourd’hui, on est en train de constater l’abandon pur et simple de la loi sur la liberté de la presse en ce qui concerne les délits commis par voie de presse. Aujourd’hui, monsieur Diallo est poursuivi non pas sur la base de la loi sur la liberté de la presse mais, sur la base de la loi sur la cybersécurité. Et, comme vous le savez, c’est un texte qui est très répressif. Je pense que quelque part, certains se sont dit que dans les différentes procédures qui sont engagées contre le journaliste, ils s’en tirent à bon compte. Donc, il faut penser à une loi plus répressive. Et, c’est ainsi qu’on est en train de sortir petit à petit du cadre de cette loi sur la liberté de la presse pour appliquer la loi sur la cybersécurité. Et la loi sur la cybersécurité comporte non seulement sur des amendes très élevées, mais aussi des peines d’emprisonnement. Donc, la situation est grave et le bâtonnier Kabèlè disait que c’est plus grave, c’est dramatique ».

Plus amer, Me Traoré lance un appel aux journalistes, aux hommes de droits et tous ceux qui se battent pour la liberté en ces termes : « Il est temps que nous nous donnions la main, que les citoyens y compris les journalistes se donnent la main pour la défense des libertés individuelles. Parce que, ce qui est en train de se passer, je pense que c’est une manière de faire taire la presse. C’est une manière de faire taire toutes les voix critiques. On se rend compte aujourd’hui que la presse est devenue incontournable dans le débat politique. Ces mesures-là sont des mesures qui sont destinées à mon avis à faire taire la presse. Et nous nous attendions que Monsieur Souleymane Diallo aille en détention provisoire mais, heureusement, ce n’est pas ce qui s’est passé ».

Mais de quoi reproche –t-on à Diallo Souleymane ? Les multiples passages de Mme Sano Doussou Condé, dissidente du RPG – Arc-en-ciel, semblent être la cause des ennuis du doyen de la presse privé guinéenne. Une façon d’intimider les médias et de faire fi à la dépénalisation du délit de presse.

 

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