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Covid-19 : l’Union européenne se prépare à la pire récession depuis 1929

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L’Union européenne devrait connaître une récession « historique » cette année, selon les prévisions de la Commission européenne révélées mercredi. Le PIB devrait chuter de 7,7 % en zone euro et le chômage grimper à 9,6 %.

La pandémie de coronavirus a mis l’économie européenne « en état d’hibernation », alerte Bruxelles. La Commission européenne a prédit, mercredi 6 mai, une récession « historique » dans l’Union européenne cette année, avec une chute record du PIB de 7,7% en zone euro, accompagnée d’une chute de l’inflation et d’une remontée du chômage. Les prévisions tablent toutefois sur un rebond de l’économie de 6,3 % en 2021 en zone euro.

« L’Europe fait face à un choc économique sans précédent depuis la grande dépression (de 1929 – NDLR) », a souligné le Commissaire européen à l’Économie, l’Italien Paolo Gentiloni.

L’inflation devrait tomber à 0,2 % et le chômage grimper à 9,6 % de la population active cette année.

Un redressement inégal

Si la crise provoquée par le Covid-19 touche tous les pays, son impact et la rapidité du redressement ne seront toutefois pas les mêmes partout, prévient l’exécutif européen.

« La profondeur de la récession et la force de la reprise sera différente selon les pays, conditionnée à la vitesse avec laquelle ils pourront lever les mesures de confinement, l’importance dans chaque économie des services, comme le tourisme, et les ressources financières de chacun des États », a-t-il ajouté.

Des divergences “menaçantes” pour “le marché unique”

Sans surprise, les pays pour lesquels la Commission européenne anticipe les pires récessions cette année sont dans l’ordre : la Grèce (-9,7 %), l’Italie (-9,5 %) et l’Espagne (-9,4 %), tout trois très dépendants des dépenses des vacanciers.

Pays à la fois touristique mais aussi industriel, la France ne tire pas beaucoup mieux son épingle du jeu avec une récession attendue de 8,2 %.

Première économie de la zone euro, l’Allemagne, très dépendante de ses exportations, verra son PIB reculer de 6,5 % en 2020, les Pays-Bas de 6,8 % et l’Autriche de 5,5 %, selon les prévisions de printemps de la Commission européenne.

« De telles divergences constituent une menace pour le marché unique et la zone euro », a déclaré Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’Économie, cité dans un communiqué. « Cependant, elles peuvent être atténuées par une action européenne déterminée et conjointe. Nous devons relever ce défi. »

Rebond en 2021

Valdis Dombrovskis, l’un des trois vice-présidents de la Commission européenne, s’est montré très prudent sur l’avenir. « À l’heure actuelle, nous ne pouvons qu’établir provisoirement l’ampleur et la gravité du choc du coronavirus sur nos économies ».

Le rebond attendu en 2021 dépend en outre d’une
série de facteurs : que les mesures de confinement de la population prises pour freiner la propagation du coronavirus soient progressivement levées, que la pandémie reste ensuite maîtrisée et que les dispositifs « sans précédent » de soutien budgétaire et monétaire à l’économie, aussi bien au plan national qu’européen, s’avèrent efficaces.

Avec AFP et Reuters

 

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