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Burundi:Pour avoir jeté des pierres sur le cortège présidentiel, trois personnes condamnées à 30 ans de prison

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Trois personnes sont accusées d’avoir jeté des pierres sur le convoi présidentiel. Elles vont purger une peine de 30 ans. Une sentence prononcée dimanche en l’absence des avocats aux côtés des condamnés.

Les accusés sont deux hommes et une femme. Ils ont été poursuivis en justice notamment pour manquement à la sécurité publique. Le colonel Rémy Cishahayo, gouverneur de la province de Kayanza dans le nord du Burundi où les faits ont été commis :

« Ces trois personnes ont tenté de faire une embuscade. Elles ont lancé des pierres sur la colonne présidentielle. Ce sont des jeunes , je dirais des jeunes bandits, ils avaient des pierres, et ils étaient dans une famille  » dit-il.

Selon les médias locaux au Burundi, le jet des pierres contre le convoi présidentiel a eu lieu dans la soirée de mercredi et dans la foulée 5 personnes ont été arrêtées, avant que deux d’entre elles ne soient relâchées après un bref interrogatoire.

Le gouverneur de la province de Kayanza, le colonel Rémy Cishahayo explique ce geste en invoquant des mobiles politiques :

« La semaine prochaine, il y aura des élections des chefs collinaires. Je crois alors qu’il y a des mobiles politiques, mais ces jeunes ont été arrêtés, avec cette peine de trente ans ils vont recevoir une leçon, qu’il  y a des choses à respecter, surtout la colonne présidentielle. »

Une peine de 30 ans de prison ferme a donc été prononcée hier au terme de l’audience qui s’est déroulée en l’absence d’avocats aux côtés des accusés. Ce quedéplore Tatien Sibomana, ancien procureur burundais devenu homme politique :

« Même pour des infractions mineures il est clair qu’il faut réunir quatre éléments exigés par le droit burundais : il y a d’abord l’élément intentionnel, l’élément moral, l’élément matériel, et l’élément légal.   Sans avoir réuni ces quatre éléments, vous ne pouvez pas prétendre qualifier correctement »  a dit le juriste burundais Tatien Sibomana.

Le président Évariste Ndayishimiye, figure clé du parti au pouvoir, a été élu président le 20 mai et a pris ses fonctions peu après la mort soudaine de son prédécesseur Pierre Nkurunziza. La communauté internationale espérait un assouplissement du régime mais la nomination d’un gouvernement largement composé de tenants de la ligne dure a montré qu’il s’inscrivait dans les pas de son prédécesseur.

DW

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